WORLD IMPACT SUMMIT 2024-BORDEAUX
Que fallait-il attendre du World Impact Summit 2024 à Bordeaux ?
François Hollande très attendu, accordant une photo à des étudiants de Science Po Bordeaux. - Naim Breton, tous droits réservés
La 6e édition du World Impact Summit avait lieu ce 7 et 8 mars à Bordeaux et voici ce qu'il fallait en retenir :
La présence d'Hillary Clinton, l'ex-secrétaire d'état de la Maison-Blanche, très attendue et pourtant discrète et celle de François Hollande, l'ancien président de la République qui s'est déplacé à Bordeaux pour l'occasion. L'événement était placé sous le signe de l’engagement des femmes en faveur de la transition écologique et animé en partie par son président et fondateur, Nicolas Pereira.
Lorsque l'on arrive dans ce salon qui prenait place au parc des expositions de Bordeaux, on est très vite mis dans le bain, une lumière tamisée, le son des microphones qui parcourent les espaces et un mouvement constant provoqué par les plus de 100 stands d'exposants représentatifs de la French Tech. Des startups venues prospecter de nouveaux clients ou mettre en lumière leurs actions occupaient les allées du parc, organisé pour l'événement en village écolo. Entre les stands, attendaient trois scènes sur lesquelles allaient défiler les intervenants. Ministres, économistes, gérants d'entreprise ou élus locaux, c'est majoritairement ceux que pouvaient entendre les visiteurs du parc ces deux jours durant.
Une présence alors fortement politique ou économique ce qui a pu avoir pour effet de désintéresser certains expliquant avoir été déçus que l'écologie ait été amputée de ses aspects sociaux et de biodiversités. Quelques exceptions à la règle cependant puisque les militants écologistes représentés par Félix Noblia, brillant orateur et défenseur des agriculteurs ainsi que Camille Etienne venue parler de la place des femmes dans le militantisme ont su apporté une vraie valeur au déplacement. Félix Noblia, lui-même agriculteur a bousculé le concept de croissance durable laissant entendre qu'il n'avait pas de sens étonnement bien accompagné de Timothée Parrique, le jeune néo-économiste avec qui il a su s'accorder sur le fait qu'il faut agir vite puisque les impacts des changements climatiques font déjà ravages sur le monde y compris en France.
Félix Noblia et Thimothée Parrique lors de leur débat, le 8 mars à Bordeaux. - Naim Breton
Concernant les invités phares, Hillary Clinton est arrivée discrètement à Bordeaux pour une entrevue avec Pierre Hurmic le maire de la ville après quoi elle avait rendez-vous avec le World Impact Summit et ses visiteurs. Son entrevue n'a su apporter qu'assez peu de matière à la discussion avec des avis plutôt lisses à propos de l'importance des femmes dans l'écologie, son avis plutôt évident sur la politique du président Trump et son opinion glorifiante de l'économie à la Biden. Des questions évidemment préparées à l'avance et des réponses prévisibles, un entretien assez commun en définitive.
En ce qui concerne l'intervention du président Hollande, rythmée, certes, par ses punchlines de stand-uppeur, on trouve aussi un manque de fond. Un quasi monologue de vingt-cinq minutes dans lequel il vante ses réussites en matière d'écologie durant son quinquennat comme les Accords de Paris, admet que ce n'est pas suffisant et expose ses inquiétudes concernant la paix et la place de la démocratie dans un contexte de conflits mondiaux. Il parle ensuite économie en tirant sur la politique Macron et s'accorde avec les écologistes en défendant l'idée que "la transition écologique ne sera pas financée la croissance économique" et qu'il est tout à fait possible de conserver une croissance à 0 %. Il finit en insinuant son retour prochain à la tête d'un parti politique dont il insiste sur l'importance et n'exclut pas la possibilité d'un second mandant à la tête du pays.
Pour conclure, ce sommet climatique qui n'avait de mondial qu'Hilary Clinton apporte assez peu pour la cause qu'il prétend défendre. Ce qu'il faut retenir, c'est certainement la présence de plus de 10 000 visiteurs de tout âge révélant l'intérêt grandissant de l'écologie dans les mentalités.
Naim Breton
